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c'est notre tour!
20 janvier 2010

Patagonia Chilena

2 janvier 2010

plus de photos sur la Patagonie Chilienne à partir d'ici

Finies les fêtes en Terre de Feu, en route vers le Nord! Presque un an que ça ne nous était pas arrivé de rouler... face au soleil (eh oui, les adrets d'ici sont des faces nord!).

 

082_Paysage_de_Pali_AikeJuste au dessus du détroit de Magellan, quand la platitude de la pampa est perturbée par les restes de vieux volcans, à la frontière avec l'Argentine, se trouve le parc Pali Aike, célèbre entre autre pour sa grotte au Milodon, au centre d'une nouvelle de Francisco Coloane dans Tierra del Fuego. Tiens, c'est vrai que depuis quelques mois on baigne dans les univers de ce grand auteur chilien et de son « fils spirituel », le contemporain Luis Sepulveda, dont les histoires et aventures bercent nos soirées au milieu de décors qui émerveillent nos journées.

086_Timo_et_Maeva_entrent_dans_le_Crater_del_DiabloA Pali Aike, on s'est donc retrouvés avec Robin et Maëva, Gwen et Seb. Deux campings-cars plantés au milieu de presque rien, petite ambiance de bout du monde entre coulées de lave et volcans aux formes rocheuses et aux couleurs surréalistes. L'occasion de longues soirées pour les grands, de grandes journées de jeux pour les petits, et de belles promenades pour tous dans ces paysages infinis.

Timo et Maëva sont inséparables, galopent comme des lapins devant les autres, et à l'occasion, se cherchent timidement par la main!

Il est temps de se quitter, avec chacun ses impératifs: les copains partent pour Rio Gallegos à la recherche d'un peu d'or jaune liquide (celui qui devient opaque quand on y ajoute 5 dose d'eau et quelques glaçons!), et nous filons doucement vers Punta Arenas, doucement pour ne pas éclater notre pneu très amoché, et le remplacer à la zone franche.

Trois jours complets. Ca nous aura pris trois jours complet pour:

  • ne pas trouver d'amortisseurs sauf à les commander en Allemagne pour un prix astronomique et les attendre 3 semaines dans la ville du vent: rédhibitoire.

  • Ne trouver rien d'autre que des chaussures de ville pour Zoé pour aller randonner.

  • Remplir les réservoirs et le frigo.

  • Remplacer un peu de matériel de bricolage consommé.

  • Souder un peu le pot d'échappement qui faiblissait.

  • Ne pas trouver les pneus dont on avait besoin, ce qui nous oblige à acheter deux pneus d'une autre marque, dont on aurait voulu éviter de tester la qualité sur les 2000km de mauvaise piste qui nous attendent.

  • Remplir les bouteilles de gaz chez un vieux fou dont on se demande encore comment il ne s'est pas déjà fait sauter le caisson (à moins que ça ne soit ça le truc qui...).

  • Sans oublier de passer au « mercado » se régaler de l'excellente Centolla (araignée de mer géante).

Heureusement, on sait qu'on part pour quelques semaines de parcs nationaux et de brousse... ça aide à faire passer les journées à courir les garagistes et autres ateliers.

Et pour commencer à se réaccoutumer, on file au sud (zut, encore?!), tout au sud du continent sud-américain (pour ceux qui ont regardé leur carte, la Terre de Feu est bien une ile), ou du moins jusque là où la route nous emmène.

text_only_100

C'est donc à Puerto del Hambre (Port de la Faim) et alentours, qu'on passe quelques jours dans ces décors de rêve pour celui qui possède le confort dont on dispose; ce qui n'était pas le cas pour ces premiers colons, peu après le passage de Magellan, qui au XVIème siècle n'ont pas réussi à survivre bien longtemps. 097_Au_vert_apr_s_3_jours_de_Punta_Arenas_Pour nous, ces doux reliefs et baies déchiquetées au bord du détroit du nom du navigateur sont un havre de paix dont les prairies herbeuses sont les bienvenues après l'agitation de la ville (qui faut-il le dire pour être honnête, reste bien calme comme on peut imaginer une ville de cent mille habitants au sud de la Patagonie!). Ici, nous descendons de Bill les pieds dans les pâquerettes, au bord de la mer, dans des lumières magnifiées par les passages de nuages noirs laissant filtrer les rayons de soleil bas mais intenses, grâce à une météo bien clémente il est vrai.

Mais la route nous attend. Et plus que la route, c'est le Parc National Torres del Paine, réputé être l'un des plus beau d'Amérique du Sud (d'après les guides touristiques). Qu'est-ce que ça veut dire quand les paysages sont si différents sur ce continent? Peut-on vraiment comparer une Laguna d'Altiplano, des cônes volcaniques enneigés sur l'équateur, un désert de sable côtier, la jungle équatorienne ou une péninsule d'une richesse faunique étourdissante? 099_Au_r_veil___Torres_del_PaineCertainement pas. Ce Parc de montagnes escarpées dans une région balayée par les vents et les intempéries reste unique. Et superbe.

Les immenses tours de granite qui ont donné leur nom au parc attisent l'excitation des meilleurs alpinistes du monde. Leur difficulté technique n'est qu'à ajouter aux difficultés climatiques de cette région où les 4 saisons peuvent défiler en moins d'une heure! On en garde le souvenir lors d'un tour du parc à pied en 5 jours pendant lequel on avait à peine eu le temps d'enfiler une veste sur nos tee-shirts pour supporter la tempête de neige et de vent qui nous avait cueillie au Paso Gardner. Notre visite cette fois sera plus tranquille. Mais riche aussi puisqu'elle nous conduira dans des secteurs auxquels on n'avait pas eu accès faute de véhicule à l'époque. Notre première « randonnée » nous emmène tous les 4 sur les rives du Lago Grey, immense lac dans lequel plonge le Glacier du même nom, descendant du Campo Hielo Sur, le plus grand champ de glace de l'hémisphère sud hors continent antarctique. 101_Text_onlyDans le lac gris flottent des icebergs géants, détachés du glacier et poussé par le vent jusqu'à être arrêtés, faute de profondeur. Au bout du lac donc, face à quelques icebergs bleu profond arrêtés devant nous, on contemple le paysage, et on s'étonne du « courage » de ces 3 kayakistes emmenés par un guide, qui s'approchent de ces monstres dormant. Timo repère une grande fissure sur l'un d'eux et se demande comment il ne se coupe pas en deux. Il ne faudra attendre que quelques minutes pour qu'un grondement retentisse, que des blocs de glaces commencent à glisser, puis que dans une étonnante et puissante lenteur, l'iceberg se brise en deux et que les morceaux basculent afin de retrouver leur équilibre. Les kayakistes sont dessous, et paraissent indemnes par miracle lorsque les immenses vaguent créées par l'effondrement ont disparu, nous permettant de les voir de nouveau. Nos sueurs froides pour eux pendant ces quelques secondes n'ont surement été rien en comparaison des leurs.

Un peu plus tard, cet iceberg qu'on croyait redevenu tranquille se brise à nouveau, et nous pouvons profiter pleinement du spectacle dont les imprudents ont fui la piste.

Le vent très violent du lendemain limitera notre sortie à la visite d'une belle chute d'eau, séparation de deux lacs faisant face au massif et à ses « cornes ».

125_Tout_petit__le_pont_de_bois_de_Torres_del_PaineNous voici devant le pont qui mène au départ des randonnées vers les tours. On y rencontre Lise et Hervé, qui avec leur Jumper, ne peuvent pas franchir la rivière pour cause d'étroitesse du pont. Ici, malgré le panneau interdisant l'accès aux véhicules dépassant les 1500kg, c'est la largeur des voitures qui est la plus grosse limite: 2m. Bill fait 1,93m de large dans les livres (sans les rétros), et un poil plus qu'une tonne cinq (dans les livres aussi, et tout vide bien sûr!). Des Sprinters de transport de touristes semblent passer après avoir déposé leurs passagers. On tente le coup... ça grince, mais ça passe! Avec un peu trop d'assurance, on laissera quand même un bout de rétroviseur au troisième passage! Rien de grave.

Troisième parce qu'on est reparti. Mais la météo du lendemain nous pousse à retourner au départ de randos: Timo et Nico vont tenter l'ascension du « Mirador » en deux jours et en autonomie totale. Ca fait bien comme ça, mais ça reste un sentier truffé de randonneurs, plus ou moins (souvent moins) bien préparés d'ailleurs.

Zoé n'avait pas montré de prédispositions pour une longue randonnée ces derniers jours (celle-ci fait quelques 1000m de dénivelé positif en cumulé sur 2 jours pour une vingtaine de kilomètres). Les conditions météo peuvent être difficiles... on ne prend pas de risques et pour la première fois depuis presque un an, la famille se sépare pour vingt-quatre heures. Mariane accepte « courageusement » de laisser partir les gars, jalouse de ne pas grimper elle aussi même si elle a déjà réussi l'ascension il y a huit ans à la suite de la grande boucle, et aussi triste de ne pas pouvoir partager ce grand moment pour Timo avec lui.

A Timo la parole pour raconter son premier « trek » comme il le dit fièrement.

text_only_102« Un jour Timoté et son Papa sont allés faire une randonnée dans un parc qui s'appelle Torres del Paine. Ce parc était très grand, il était au Chili.

Et maintenant je vais vous dire ce qu'il s'est passé pendant l'histoire.

112_D_part_de_Le_Trek__Torres_del_PaineOn s'est baladé, il y avait du soleil quand on est parti, c'était dur, il faisait chaud, mais c'était très joli. Il y avait beaucoup de monde.

C'était fatiguant un petit moment et après on est monté dans une forêt et Papa n'arrivait même pas à me suivre.

Quand on est arrivé dans la forêt il y avait des petits ruisseaux, plein de jolies fleurs, c'était très sympa. On arrivait presque au camping.

D'habitude quand je me promenais je marchais comme un normal enfant mais là je marchais comme un adulte.

Après quand on était au camping on a planté la tente tout de suite, cela m'a amusé un petit peu.

Je voulais jouer avec mon Papa, un jeu en sautant à pieds joints mais mon Papa était trop fatigué il ne voulait pas. Après on a mangé des bonnes pâtes à la tomate et un bon chocolat chaud en dessert.

116_Au_bivouac__Torres_del_PaineAprès on a dormi dans la tente et je n'arrivai pas à m'endormir. Mais je me suis quand même endormi et au milieu de la nuit j'ai glissé tout au fond de la tente parce que c'était en pente.

text_only_103Le lendemain matin on a mangé le petit déjeuner du pain de mie qu'on trempait dans du chocolat qui était tiède. Et après on est monté au sommet au lac en laissant la tente au camping. C'était joli, c'était chouette, il y avait plein de cascades de partout. Il y avait un joli petit lac tout vert. Il y avait des tours et au pied des tours il y avait de la neige.

Après on est redescendu, on a rencontré un ami français de papa qui faisait la promenade du pont jusqu'au sommet sans dormir dans une tente et redescendu.

121_Au_Mirador__Torres_del_PaineQuand on est redescendu on a vu plein de grosses cascades il y avait des ponts par dessus c'était joli. Après on a pique niqué au refuge. Il y avait des grosses tornades quand on est parti et des cailloux assez gros qui tombaient. Le vent nous faisait tomber. Et après on était arrivé à la camionnette au point de départ, Zoé me faisait des grands signes et il pleuvait. J'étais content de rentrer et très fier de moi.

FIN. »

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