Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
c'est notre tour!
4 mai 2009

un pays de couleurs

21 avril 2009

A peine la frontière et ses petits tracas habituels passée (on se fait extorquer par le douanier 20 quetzales par personne sans réagir et sans reçu, que finalement on viendra réclamer 15 minutes plus tard haut et fort, et fait incroyable, on les récupère!), on roule sous la pluie vers Tikal. On découvre rapidement que s'il y avait un championnat de l'absence de panneaux, le Guatemala serait sur le podium! Pas évident de se diriger ici, encore moins quand les villes inventent des déviations pleines de sens uniques sans jamais indiquer le retour à la route normale! Mais les guatemalteques sont très gentils et souriants, et souvent ravis de nous indiquer notre route...

002_templo_I_TikalDonc après détours et nids de poules, nous voilà dès ce premier jour à Tikal. Tikal est le site maya dont tout le monde (et tous les guides) parle comme étant le plus spectaculaire. La barre est haute donc, et il ne reste à Tikal qu'à bien se tenir pour tenir la dragée haute face à tous ces superbes sites visités au Mexique. Aussitôt dit, aussitôt fait, Tikal est renversant!

En arrivant en fin d'après-midi (camping sur le site même, le site est presque vide de touristes), on part en exploration deux heures avant la nuit. L'objectif est de nous faire une première idée, de satisfaire nos curiosité et impatience, avant une visite plus approfondie le lendemain matin (c'est ce à quoi donne droit un ticket pris tardivement). Passé la guérite d'entrée et ses gardes armés de fusils à pompe et cartouchières (on verra plus tard que c'est un équipement traditionnel au Guatemala, depuis les sites touristiques jusqu'aux supermarchés, en passant par les campings!), on entre dans la jungle de Tikal.

Des oiseaux chantent partout autour de nous (des chants inconnus pour nos oreilles européennes, on ne saura reconnaitre que les perroquets en les voyant), des coatis (sortes de ratons laveurs) courent derrière, la végétation est impressionnante. Après 30 minutes de marche et quelques petites ruines, on atteint la place centrale. Superbe. Que dire de plus. On voit la ville. On voit presque la vie. Il est si facile d'imaginer les mayas ici il y a 15 siècles et plus. L'escalade raide des escaliers en bois accrochés au Temple II nous offre une vue splendide sur les ruines, la canopée à perte de vue, les oiseaux exotiques partout... C'est en allant escalader le temple IV qu'on rencontre ces familles de singes araignées. Il faut vite rentrer pour ne pas se faire attraper par la nuit dans la jungle, et récupérer de nos émotions et efforts pour revenir demain à l'aube.

On repasse encore 3 heures le lendemain matin, en ne voyant quasiment que des nouvelles pyramides et ruines. Et quelques singes!

Tikal n'a pas déçu. Bien au contraire. Les ruines, le site, la faune et la flore en font le lieu tant admiré, à juste titre.

En route vers le sud. Une courte halte à Flores et Santa Elena, et on roule vers Sayaxché où on passe la nuit avant le bac, sur la rive du fleuve, après un petit tour en lancha (barque) pour se changer les idées après la longue route. Surprenant de n'être qu'à 3 heures de bateaux du Chiapas mexicain où on était 3 semaines auparavant!

Toujours vers le sud, par la CA-5. Les « CA » sont les routes Centroaméricaines principales. Et pendant les 50 premiers kilomètres, le revêtement est à la hauteur du titre. Mais ça se gâte doucement, et il nous faut 5 heures pour rejoindre Lanquin à 80km plus loin! 80Km de route de montagne en construction, dont la plus grande partie n'a vu que les explosions et le passage des engins de chantiers. On a du mal à y croire quand on croise des vieux bus pas trop 4x4! Mais Bill en profite pour jouer les sauveteurs et tirer un camion rempli de passagers de son ornière.

C'est en fait 10km (de chemin pas mieux!) plus loin, à Semuc-Champey, qu'on s'installe. La vallée « visible »035_Semuc_Champey est une succession de piscines naturelles aux eaux translucides et fraiches. Mais ces piscines ne sont remplies que par les ruisseaux qui dévalent de chaque côté de la montagne. Sur 300m, la rivière Cahabon à plongé sous terre, sous les piscines naturelles!

Tôt le matin (trop tard quand même, il fait déjà très très chaud, surtout avec Zoé sur le dos), on monte au Mirador d'où on surplombe la vallée. La vue est magnifique. Les photos le sont moins! Le réflex numérique a rendu l'âme. Il n'a pas survécu au dépoussiérage de capteur la veille... Enfer et damnation, il nous reste 15 mois de voyage...

A Lanquin, on se rend dans un camping/hotel bien placé au bord de la rivière, mais remplis de groupes de jeunes backpackers, pas forcément près à échanger avec des gens « différents « : nous. On se sent en décalage complet avec nos enfants et notre camion, même si ça nous rappelle des souvenirs. On reste quand même tranquillement deux jours, car même loin au Guatemala, il y a un Wifi presque stable; et le site est agréable, les enfants jouent bien.

Mais il fait chaud. Il y a des moustiques, des jejenes. On a de nouveau très envie d'altitude! Ca tombe bien, on part dans la région des hautes terres. Petite pause à Coban pour faire les pleins, et on roule sur des pistes défoncées, à flan de montagne contournant un glissement de terrain gigantesque (on nous dira plus tard qu'il fît 40 morts 3 mois auparavant), traversant des villages mayas reculés dont les multiples églises chantaient haut, fort et gaiement en ce dimanche.

Une halte dans la petit ville de Uspantan, un détour par Nabaj et ses habitants Quiche, on redescend par un chemin de traverse qu'on nous indique pendant une balade à pieds dans la montagne, pour nous retrouver sur la place de l'église (ou le terrain de foot, ou les 2) à Salinas. Là les enfants sollicitent Timo et Nico pour un petit match. Ce qui crée un attroupement sur les « gradins » sur lesquels de longues discussions prendront place après 2 heures de foot, très efficaces pour les courbatures! Les gamins sur le terrain, de 9 à 12 ans, font une tête de moins que Timo, mais courent deux fois plus vite que Nico!

056_foot__SalinasLe camion crée un autre attroupement, les gamins et quelques adultes se massent devant la porte pour observer l'intérieur, toucher le sol étrange (pas de terre dans cette maison!). On est un peu gênés et on demande aux enfants de ne pas sortir toutes leurs richesses (jouets). On peut dire qu'on n'a qu'à pas voyager dans des pays présentant une telle différence économique si on ne veut pas se sentir décalés. C'est vrai. C'est aussi une leçon pour nous et pour les enfants de voir que tous ne vont pas à l'école toute la journée, que 5 ans est un age raisonnable pour travailler durement aux champs, que jouer n'est pas la seule préoccupation... clichés éculés, bons à ne pas oublier.

Après une halte obligatoire à Aguacatan pour cause de défilé des écoles dans la rue principale (les autres rues sont occupées par le marché, il suffit d'attendre dit la police!), la route de Todos Santos nécéssite le passage d'un col (puis d'un plateau) à 3200m. Le paysage même sous la pluie est superbe, bien que la déforestation ait été intense. Les prairies « moutonneuses » bordées d'Agaves entourent des maisons de terre cuite aux toits de tuiles. On voit même de la neige sur un petit sommet 200m plus haut, et au bord de certaines maison: qui l'eut crût sous les tropiques, après ce bain de chaleur moite qui a précédé la montée.

A Todos Santos, on choisit la tranquillité d'un parking chez l'habitant pour ne pas avoir à faire visiter le camion toute la journée! (en fait se garer dans les rues en pente de Todos Santos ou sur la place sans places n'est pas facile de toutes façons).

Pour la tranquillité, c'est raté! Notre hôte (Antonio) fort sympathique construit un... parking justement. Au réveil le matin, ce sont des dizaines d'indiens Mam, pantalon rouge rayé pour les hommes, jupes bleues pour les femmes, qui charrient des cailloux à la main tout autour du camion!

Leur curiosité pour les enfants et le camion n'a d'égal que leur sympathie et leurs sourires. Mais comme dit plus haut, ce ne sont pas seulement les hommes, ni les femmes qui travaillent, les enfants sont là aussi, plusieurs femmes travaillent avec leur bébé harnaché sur le dos. Le tourisme est-il indécent?!

On aurait prolongé notre promenade sur la montagne nous surplombant plus longtemps ce jour là si les 067_Todos_Santosgrands ne souffraient pas de l'empoisonnement causé par les vieilles saucisses de Chorizo de la veille! On sera donc spectateurs du chantier pendant l'après-midi, après quand même une belle grimpette nous faisant profiter d'une vue magnifique sur la vallée et le village.

Deux journées de plus (sans travaux) nous permettront de nous retaper et surtout de nous immerger davantage dans ce village, tout en explorant d'autres versants, d'autres hameaux. Les visages plutôt fermés s'éclairent au sont d'un « Buenos Dias », s'illuminent à la vue des enfants. Zoé fait des ravages chez les jeunes femmes: Que Chula! On se sent vraiment bien dans cette vallée, et on apprécie de s'être « posés » (3 nuits au même endroit, c'est notre record!) pour profiter simplement de ce et ceux qui nous entourait. On apprécie un peu moins la saison des pluies qui démarre en nous offrant ses averses fréquentes chaque après-midi.

1er mai 2009

En route vers le sud (tient, ça sent le déjà-vu)! On se perd de nouveau un peu dans chaque ville traversée, à chaque déviation pour travaux. Mais on avance. Journée de corvées, Bill à droit à un décrassage complet châssis carrosserie après son bain de boue. On laisse tomber les courses prévues pour être sûrs d'arriver avant la fermeture des Fuentes Georginas, au sud de Quetzaltenango. Ces sources sulfureuses (35°C) nous détendent bien, à 2300m dans la fraicheur (14°C) de la jungle embrumée de cette nouvelle saison des pluies.

Publicité
Publicité
Commentaires
c'est notre tour!
Publicité
c'est notre tour!
Derniers commentaires
Newsletter
Publicité