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c'est notre tour!
25 avril 2009

Une semaine au Belize

15 avril 2009

Que de changements en entrant dans ce petit pays de la côte caraïbe!

En quittant la péninsule du Yucatan mexicaine vers le sud, le long de la mer des Caraïbes, on entre dans ce qui semble être une extension des Antilles plutôt qu'un des territoires d'Amérique Centrale. C'est d'ailleurs ce que revendique une grande partie de sa population.

Pour simplifier et tenter de décrire le paysage des couleurs de peau, le Belize est peuplé de mayas, de descendants de pirates britanniques, et de descendants d'esclaves africains (créoles et garifunas). Chacun présentant une forte identité culturelle (je passe le détail sur les sous-groupes). J'oubliais: ce qui nous surprend aussi, ce sont les nombreuses enseignes chinoises, et les mennonites croisés à la frontière et dans la jungle (charrettes à chevaux, chapeaux large, barbe, chemise et salopette, ou robe longue et coiffe blanche selon le sexe, de nombreux mennonites ont installé leur ferme dans les village et forêts du Belize).

02_maison_CorozalEn passant la première soirée à Corozal, la ville de la frontière nord, on découvre (en Anglais) la nonchalance et la tranquillité des locaux. Les bonnets rasta et les dreadlocks sont abondants, les pupilles bien dilatées aussi. Si on se fait amener ici les yeux bandés, on parierait être arrivé en Jamaïque (qu'on ne connait pas je précise!). Les maisons de bois coloré sur pilotis ne tiennent droit que si les cyclones les ont contournées. Les camions chargés de canne à sucre, eux, ne roulent plus droit depuis longtemps. Dix minutes de baratin pour acheter 5 mangues (au prix juste, mais sans négocier, seulement pour payer le prix demandé au début!) et nous voilà entrés dans ce nouveau monde.

On se sent en fait très vite assez bien. On a prévu de ne passer qu'une semaine ici (le pays est petit, mais on va quand même en manquer pas mal – on ne peut pas tout faire partout!), et on privilégie la nature (la jungle) et les petits villages, en évitant soigneusement les « grandes » villes (Belize City compte 65000 habitants, Belmopan la capitale 15000!).

C'est ainsi qu'on atterrit pour notre deuxième (et finalement troisième) nuit à Bermudian Landings. Village cité dans les guides pour sa réserve de singe hurleurs, on est bien décidé à y passer pour les voir de plus près. Mais arrivés au sanctuaires, les portes sont closes, et le voisin nous informe que le gérant est décédé 3 jours auparavant. En transmettant nos condoléances (et en refusant poliment et surement à tort l'invitation à la cérémonie le jour même), on retourne à l'entrée du village, où deux cousins bien rasta nous accueillent dans leur camping, où disent-ils (on se méfie déjà des baratineurs, surtout aux pupilles dilatées, et même quand ils décrivent leur concept 'eco-lution', ecologique et révolutionnaire!) on vivra des expériences uniques avec les singes. Mais le site est vraiment sympa, le camping pas cher, et la Belize River propre et chaude juste devant, « garantie » ici sans crocodiles.

12_Belize_river__Bermudian_LandingAprès une après-midi de baignade, on négocie avec le guide pour aller voir les singes (et autres plantes médicinales) sur le sentier. Sitôt le deal accepté, celui-ci nous suggère de regarder juste au dessus de nos têtes: une famille de 7, non 8 (un tout nouveau petit bébé s'abrite sous le ventre de sa mère) singes descend de l'arbre qui nous sert de parasol! Encore plus étonnant, ils ne semblent montrer aucun signe de méfiance en nous voyant. Les fruits de cajou de l'autre côté du camion sont trop tentants!

Le truc de nos hôtes est évident, et n'a d'eco-lution que la deuxième partie du mot à notre sens. Pour attirer les singes à passer régulièrement chez eux, ils ont fabriqué un pont depuis leur « autoroute » habituelle à l'arbre à cajou du camping. Jusque là ça va. Pour les inciter et les habituer au pont, ils leur ont donné à manger. On aime moins cette partie là. 15_gouterMais il faut admettre que les singes sont restés sauvages et ne semblent pas du tout dépendant. Ils viennent même si personne n'est là pour leur proposer un fruit, ce qui nous sera confirmé le lendemain. En attendant, et en fermant les yeux sur nos principes, on admire de près ces spécimens, Timo partage une banane avec certains d'entre eux, d'autres testent notre hamac, et le chef de famille se fâche contre son reflet dans le pare-brise du camion. Ce qui nous vaudra un récital de hurlements pas forcément du goût de Zoé!

La culture Garifuna est un des attraits du Belize. Les descendants d'esclaves noirs ont ici aussi développé leur propre référence, leur propre mode de vie. On décide de faire un tour à Gale's Point et à Hopkins, deux villages côtiers (mer chaude mais laiteuse et sans vrai plage) typique.

Sur la fine langue de sable où est établie le tranquille hameau de Gale's Point (très très tranquille!), on rencontre Emmett, percussionniste réputé et professeur de son art, qui nous offre une démonstration dans son école/studio sur pilotis. Du local (Sambaï), du Bélizéen, du Cubain, du Jumbee... un festival de sonorités colorent l'espace de son local unique, remplis d'instruments, aux murs jaune vif et rouge garnis d'huiles réalisées par sa femme et de photos de ses tournées, et dont les fenêtres ouvertes nous emportent sur les lagunes. Les enfants se régalent à tester tous les instruments! Quelle évasion dans cet endroit unique!

On laisse Emmett, son sourire, ses pieds nus et son bonnet rempli de dreads, et on file vers Hopkins, beaucoup plus touristique.

Mais avant d'arriver, on en profite, ça faisait longtemps, pour exploser un nouveau pneu sur cette route non pavée. Décidément, ceux-ci ne sont pas fait pour Bill. Après avoir bien bataillé pour retirer la roue (serrée délicatement par le garage de Tuxtla), 35°C à l'ombre (mais la roue est côté soleil!), des jejenes qui mordent tant qu'elles peuvent, et le soutien du Pasteur Ray qui passait par là, on décide qu'il est temps de changer définitivement de pneus. On paye à Bill dans le pays le plus cher d'Amérique Centrale, des nouvelles chaussures tout-terrain!

De Hopkins ce dimanche, on ne restera pas emballés comme à Gale's point. Les garifunas sont là, l'église toute entière chante, le ponton permet à Timo de se jeter de nouveau dans la mer, l'ambiance est très décontractée. On n'est surement pas restés assez longtemps pour s'immerger.

38_Barton_creek_outpostEn route vers l'ouest et le Guatemala avec Felicita comme passagère (faute de bus). Dernière halte à Barton Creek. Grotte utilisée par les Mayas qu'on ne visitera pas car hors de prix, on passe deux jours au camping de Jacqueline et sa famille (Barton Creek Outpost). Qu'est-ce qui nous retient là? Après 20km de chemins défoncés et de gués, on se retrouve dans une petite vallée de jungle magique, entre des fermes mennonites, au bord d'une rivière à l'eau cristalline bordée de falaises. Timo se jette de la 'tyrolienne' (et nous étonne de plus en plus quant à son aisance dans l'eau et en dehors, il se jette de plus de 3 mètres de haut après un pendule de 15), Zoé joue sur la petite plage, un petit tour de canoé, une ballade à pieds, et encore de la tyrolienne pour le petits et les grands!

Jacqueline, son mari et ses trois enfants américains sont installés là depuis 4 ans. Dans ce coin paradisiaque pour quelques jours, qui doit être bien plus dur pour toute une vie!

Il est temps de quitter le Belize. On en a certainement une idée faussée par cette rapide rencontre. On sait avoir traverser un pays à part, unique en Amérique Centrale. Pas vrai? Arright?!

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