Vive la montagne!

Après encore plus de plages (toutes superbes!); c'est vrai qu'on a ressenti un ras-le-bol. L'océan c'est sympa, mais même si le décor change de plage en plage, on a besoin d'autre chose. La chaleur, l'humidité, et le sentiment de ne rien voir du Mexique que des plages et d'autres plages nous ont fait apprécier de « retourner » à l'intérieur, qui plus est dans les montagnes.

Au delà de faire plaisir aux enfants, ce choix de suivre la route 200 le long du Pacifique était aussi motivé par le fait que notre cours séjour en avril 2008 nous avait déjà conduit sur quelques un des superbes sites à l'intérieur des terres.

Oaxaca est notre premier objectif dans le sud. Mais la route est longue, et pour atteindre cette superbe ville entourée de vestiges précolombien, et parsemée d'édifices coloniaux, il faut passer un col à 3000m. On établi donc, cherchant le maximum de fraicheur, notre premier campement à San José del Pacifico, 2750m. Génial, on est même obligés d'enfiler polaires et chaussettes à la tombée de la nuit: le rêve!

25 mars 2009

Oaxaca est plus chaude. Le vent des ruines Zapotecs de Monte Alban nous rafraichi pour cette première soirée. Les enfants sont ravis, et Timo en redemande (tant mieux parce qu'il y a plusieurs sites prévus sur la route)! Ruines, pyramides, musées, il adore. L'histoire l'intéresse, les sacrifices l'intriguent, les rois et leurs tombeaux l'épatent, les cathédrales baroques l'impressionnent.. Zoé aime aussi escalader les escaliers et courir dans les cours et couloirs. Timo nous dira même en apprenant la visite du prochain site archéologique: « Quand je serais grand, je voudrais être un touriste! ».

Oaxaca est aussi un temple de l'artisanat. Et les millions de couleurs de ses marchés indiens sont parcourus par les enfants et les grands avec le sourire et un jus de mangue ou d'oranges aux lèvres!

Encore plus haut, les pueblos malcomunados. Des villages Zapotecs plus reculés qui nous permettent de passer quelques nuits à 3000m, dans des paysages de montagnes et pinèdes qui nous rappellent fortement nos alpes à 1500m, si ce n'est quelques cactus et agaves sauvages! Quelle tranquillité après la ville. Promenades et parties de cerf-volant remplissent vite nos journées (on a finalement trouvé à Oaxaca le cerf-volant qu'on cherchait depuis Mazatlan – Timo hurle de joie en pilotant son bolide!).

Une halte au marché du dimanche de Tlacolula dans la vallée (à 1800m!) avant la visite du site archéologique de Mitla, le centre religieux des Zapotecs aussi installés à Monte-Alban quelques siècles auparavant.

Hierve El Agua, des sources minérales semblables à celles de Pamekkale en Capadoce ou Mammoth Springs à Yellowstone (en plus petit) offre un parfait rafraichissement. L'eau arrive à la surface en bouillonnant et transporte ses minéraux le long des falaises, présentant des formations semblables à des stalactites de glace. Non sans parcourir des piscines presque naturelles et très agréables, mais un peu froides!

En y passant la nuit, on s'offre même le site pour nous seuls le soir et le matin...

La route est longue jusqu'à notre prochaine destination (qu'on ne connait pas encore), et à 18 heures quand on arrive en bordure de Santiago Niltepec, village inconnu de nos cartes et du reste du monde! On décide que c'est là qu'on va passer la nuit.  Autant dire qu'on se fait remarquer en traversant ce village d'une paire de milliers d'habitants. A cette heure, tout le monde est sur le pas de la porte, et regarde passer les voitures, et nous! Au bout de la rue, on demande s'il y aurait un endroit sûr et calme dans le coin pour passer la nuit. Oui par là... en s'y dirigeant, on nous propose ailleurs. On y va voir. En y arrivant, on demande à une personne rencontrée là ce qu'il en pense... pourquoi pas, mais autant prévenir la mairie de notre présence nous dit-il. Allons-y. Madame la Presidenta nous propose de rester devant sur le Zocalo (place principale). Mais autant prévenir la Police qui veillera. Il y déjà longtemps à cet instant qu'on a oublié d'être discrets, longtemps que tout le village sait qu'on est là! Le policier bien sûr propose d'autres endroits... mais on peut aussi rester sur le Zocalo, devant son bureau. Allez adjugé: deux avis qui convergent, on reste là, sur le Zocalo, dans la rue principale, entre la police, l'école, la mairie et les joueurs de foot. De toute façon tout le monde nous connait, certains viennent même amicalement pour en savoir plus, et on sera bien là tous ensemble!!!

Nuit moite et réveil très matinal...

On y va, on n'y va pas... à l'océan... encore. Longue hésitation, mais c'est aussi notre dernière chance au Mexique... alors, on y va.

31 mars 2009

Plage de 40km de long, vagues presque aussi belles qu'à Puerto Escondido, Puerto Arista, Chiapas est plutôt... désert. En fait, c'est surtout les chantiers qui s'activent. Préparatifs de dernière minute avant la Semana Santa dans quelques jours, c'est La Semaine de vacance de tous au Mexique. On apprécie la tranquillité de notre camping et les enfants se régalent entre la petite piscine et les grosses vagues de l'océan. Timo fait du body-surf (avec la tête sous l'eau et la banane en sortant!), Zoé adore se faire éclabousser par des vagues plus grandes qu'elle. Les grands aussi ont droit à leur body-surf dans des vagues plus grandes qu'eux... et une mer qui doit frôler les 30°C!

Cette fois on quitte le Pacifique, en route pour San Cristobal de Las Casas au Chiapas , en passant par un arrêt technique à Tuxtla Guttierez pour changement de freins de Bill. Ca n'a l'air de rien, mais faire changer des plaquettes (qu'on avait penser à apporter avec nous) chez des mécanos qui n'ont jamais vu un Sprinter, ça fait peur! D'ailleurs c'est tellement mal fait, qu'en voyant (un peu tard) cette succursale Mercedes 500m plus loin, on va faire tout vérifier! Ce qui nous a permis d'enfin faire un diagnostique avec leur ordinateur, et de changer les capteurs d'usure des plaquettes que les premiers n'avaient pas  bien sûr. Tout est en ordre 5 heures plus tard! On en profite pour... s'arrêter sur le parking du centre commercial local pour la nuit après les courses. On inaugure la formule, mais il est trop tard pour rouler (la nuit arrive).

On ne part pas le lendemain matin sans faire « pour les enfants » une halte au zoo, qui regroupe dans de bonnes conditions une grande partie des espèces animales du Chiapas. On voit de près les frères des caïmans à côté desquels on a passé des nuits, et les jaguars qu'on ne croisera probablement jamais dans la nature.

4 avril 2009

La route 190 ne s'arrête plus de monter jusqu'à San Cristobal de las Casas. On passe de 400 à 2200m en découvrant après chaque virage que ça grimpe encore, même si on pensait être arrivés au sommet. Et on traverse des villages perchés, où les enfants portent de lourdes de charges de bois accrochées sur le front, les femmes arborent de superbes robes et châles noirs, bleus, violets. Au détour d'un virage, un groupe d'enfants passe le temps en laissant brouter ses moutons au bord de la route. L'impression d'un décalage temporel énorme entre notre camion suréquipé et ce mode de vie ancestral, relié seulement par ce long serpentin d'asphalte. On admire, on est gênés.