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c'est notre tour!
7 février 2010

Carretera Austral

27 janvier 2010

un tout p'tit peu plus de photos par ici!

157_en_traversant_QueulatDécrite comme l'une des routes menant aux régions les plus isolées du Chili, la piste, fruit du projet fou d'un célèbre dictateur fou (pléonasme), la Carretera Austral permet de traverser presque toute la Patagonie Chilienne du Nord au Sud, et donc en plein cœur de la Cordillère des Andes, entre fjords et glaciers.

Si la parcourir ressemble à une petite portion d'aventure « grâce » à l'état de la piste, l'éloignement des hameaux et l'absence de « sortie de secours », bien sûr, dans cette région loin de tout, au relief et au climat difficiles, les conditions de construction ont dû être autrement épiques.

Parcourir la Cordillère des Andes dans ce grand Sud, balayés par les vents et tempêtes du Pacifique,  en venant de la sèche plaine argentine, c'est une manière de plonger dans l'eau.

Tout commence pour nous à Chile Chico, au bord du lago General Carrera, sur une route secondaire  en quelques longues dizaines de kilomètres, au bord d'à-pics. Les montagnes qui bordent l'immense lac turquoise (le deuxième plus grand lac d'Amérique du Sud) sont... surement belles! Mais voilà, notre passage de ce côté de la barrière débute sous les nuages bas, et la vue nous est bien masquée. On trouve un bivouac en bord de rivière en crue, sous la pluie, au bas d'un chemin bien raide et glissant qu'on espère remonter le lendemain matin!

Pas de problèmes pour remonter, Bill est toujours au top pour les challenges!

135_Caleta_TortelArrivés à la Carretera Austral ou Ruta 7, un premier choix s'impose: on file tout de suite vers le nord, ou on part au sud un moment pour voir à quoi ça ressemble. On décide d'aller à Cochrane, à 70km de là, pour se faire une idée quand même du sud. Le village est agréable, la pluie n'est qu'intermittente. On dort en bord de lac dans la réserve Tamango. Et sur notre lancée, on continue vers le sud. Des chutes à12km nous ont été décrites à l'office du tourisme. On va voir. On passe près mais sans trouver de chemin d'accès... Allez, c'est décidé cette fois pour de bon, on y va pour les 100km qui nous restent jusqu'à Caleta Tortel, un joli village de pêcheurs sur pilotis et passerelles, perché dans les montagnes, en bord de mer (de fjord plus exactement). La pluie ne nous a pas oublié, mais on prend l'air en glissant sur les ponts de bois entre maisons et bateaux.

146_c_est_trop_bien_Pas grand chose de plus à faire ici par ce temps. Alors on remonte. Le 31 janvier approche, jour de l'anniversaire de Timo, et on voudrait lui offrir une rando à cheval. Ca tombe bien, après une heure de route (au km 45) se trouve la ferme de Nelson et Marisol, la Araucaria. On n'est que le 30 mais le soleil est là: une occasion à ne pas manquer! Timo et Mariane partent pour une rando de 3 heures sur les vastes terres du couple, et de leurs voisins, entre rivières et pâturages. Pendant ce temps, Zoé et Nico préparent un apéro du tonnerre pour fêter le lendemain comme il se doit. La Araucaria possède un superbe petit pré en bord de rivière pour les campeurs, et une petite maison où on peut se mettre à l'abri (de la pluie ou du froid!) dans un peu plus d'espace que n'en offre Bill.

Il faut vite en profiter. L'un des risques majeurs pour la Patagonie Chilienne est l'exploitation des immenses rivières et torrents pour la production hydroéléctrique. Si le barrage sur le Rio Baker voit le jour pour les besoins en électricité des citadins à plus de 2000km de là (décision dans les semaines qui suivent notre passage), la Araucaria sera 4 mètres sous la surface... Des fois on se dit que ça vaut le coup d'éteindre la lumière en sortant pour ne pas supprimer définitivement de la surface du globe des régions magnifiques (sans compter les déplacements de population – un commentaire papo?)!

Timo rentre ravi et fier de sa rando!

151_mon_grand_fr_re_a_7_ans_Il souffle ses 7 bougies au petit déjeuner, sur une pile de crêpes, en buvant du lait de vache succulent tiré 10 minutes plus tôt sous ses yeux par Marisol!

Après une journée tranquille à jouer en bord de rivière, on reprend notre route vers le nord. Les rivières sont d'une couleur qui n'existe pas dans les manuels, l'eau d'une transparence à couper le souffle. En continuant notre route, la pluie se fait plus insistante. Et c'est en arrivant à Coyhaique que s'installera pour nous la « pluie continue ». Coyhaique est à mi parcours. La (seule) ville digne de ce nom, où on trouve même des supermarchés. On rempli donc frigo, réservoirs d'eau et d'essence, avant de continuer dans la pluie. Petit détour vers le tranquille village de pêcheurs (et surtout de piscicultures de saumons) de Puerto Cisnes, au bord d'un fjord, le dos aux montagnes qu'on ne voit toujours pas.

On attend l'éclaircie du lendemain matin.

 

159_en_traversant_Queulat4 février 2009

C'était une blague! De la pluie bien sûr au programme. Elle redouble même tant et si bien que la route est maintenant par endroits inondée. L'eau suinte de partout, chaque rocher est prétexte à une cascade, chaque clairière voit naitre un torrent. En traversant le Parque Nacional Queulat, s'il ne faisait pas 4°C et si on n'apercevait pas de temps à autre une jolie couche de neige au dessus, on se serait cru dans la jungle. Des feuilles de plus d'un mètre de diamètre, des fougères géantes, bordent l'étroite piste où l'eau ruisselle. Des lianes pendent d'arbres qui masquent partiellement des cascades géantes. On s'arrête pour marcher 20 minutes, toujours sous la pluie, voir l'une d'entre elles s'écraser dans un vrombissement assourdissant.

Demi-tour au Lago Yelcho, sans aller voir le glacier (ventisquero Yelcho) pour cause de chemin trop boueux, dangereux. text_only_301On quitte la Patagonie Chilienne en remontant la vallée du Futaleufu: un large rio bleu au débit fou, qui fait le bonheur des meilleurs kayakistes du monde. Et c'est sûr, en ce moment, ils ne manquent pas d'eau!!!

 

Peu de voyageurs ont la chance de parcourir la carretera austral sous le soleil, même si on en connait. Pour recevoir 4000mm d'eau par an, il doit bien y avoir des jours de pluies. Alors quand en plus el Niño s'en mêle... On a quand même réussi à faire 1400 beaux kilomètres sur ses graviers.

Allez, ce n'est pas grave, on reviendra plus tard la traverser en vélo!

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Commentaires
V
Je fais part de la bonne nouvelle à tous ceux qui comme moi commençaient à s'inquiéter pour nos quatre voyageurs préférés: ILS VONT TRES BIEN!!! Ils ont bien ressenti les secousses dans leur camion, ils étaient à 400 km au sud de Conception et ne dormaient pas sur la plage! Ils continuent leur route en remontant vers le nord (!!!) puis traverseront vers l'Argentine. <br /> Merci Dominique pour ces infos et bonne continuation à Maricolatour.
V
Vous êtes où? On aimerait que vous écriviez un petit mot!!! Sinon, quelqu'un d'autre a-t-il des nouvelles?
M
On ne s'inquiète pas trop mais quand même, donnez-nous des news rassurantes !<br /> Et bonne route pour la suite de vos aventures.
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