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c'est notre tour!
15 octobre 2009

NOA - Nord Ouest Argentin

26 Septembre

 

Argentina!

On a beau ne pas avoir atteint la moitié de notre voyage, ça fait quelque chose d'entrer dans le pays qui sera aussi celui de notre retour. Effet renforcé en lisant le panneau « bienvenidos a La Quiaca. Ushuaïa 5121km »! C'est bon, il nous reste un peu de route, même sans compter les détours!

008_vicu_a___laguna_pozuelosOn aime les grands espaces: on passe deux jours seuls à la Laguna de Pozuelos, au milieu des vigognes et des flamants roses. Le vent nous rafraichit un peu malgré le soleil intense.

La chaleur, on la craignait lors de notre descente vers Salta, bien en dessous des 2000m (au sud du Tropique du Capricorne, mais si peu). On n'a pas été déçus! Trois jours de suite entre 6 et 8°C; ciel couvert. C'est l'effet du vent du sud d'ici!

Enfin, l'essentiel à Salta c'est de nous mettre à jour: dépoussiérer après les pistes boliviennes, remplir le frigo, changer les pneus de Bill, rencontrer une famille de Palois, la famille grenobloise de Santiago (Mathilde, JiBé, Anaële et surtout Toby, 2 ans, nouveau copain de Timo et Zoé!)... et surtout préparer l'arrivée de Nan, la maman de Mariane.

C'est chose faite quand on l'attend à l'aéroport: « ça c'est vraiment extraordinaire de voir Nan ici » dit Timo!

Et Nan arrive... avec le soleil! Aussitôt posée, et le ciel se dégage, la chaleur revient! Alors on décide de partir directement vers la route des vins, de Cachi à Cafayate.

Après une nuit à Campo Quijano, la route grimpe d'abord doucement dans une vallée dont la végétation bourgeonnante nous rappelle celle des Alpes. Ca n'a l'air de rien, mais après des semaines d'altiplano, on a un peu oublié à quoi ressemblait simplement une forêt!

017_Nan__Timo_y_el_cardon__PN_los_cardonesEt on y revient vite à l'altiplano. Ou presque. La végétation s'estompe déjà quand on attaque le « pied de la côte » non sans s'être transformée en forêts de cactus géants (les cardones), et juste avant le col à 3500m, dans la valle del Encanto, les forêts sont devenues de grès! De magnifiques blocs de grès rouges posés sur des prairies herbeuses, où paissent chevaux et moutons en liberté. La nuit ici est d'un calme parfait.

Avant de partir, on se rend compte que Bill a perdu l'un des écrous de ses toutes nouvelles rotules (on les retient les Mercos de Cusco). On avance donc prudemment vers Cachi, en profitant quand même de la superbe Recta Tin-Tin, cette ligne droite qui traverse un immense plateau bordé de chaines de montagnes rouges et jaunes, parsemé de cactus géants: on est bien dans le Parc National de los Cardones!

Cachi est une jolie petite ville-oasis, aux maisons blanches, à la place ombragée, au parilladas (barbecues) succulentes, et dans laquelle on trouve même un écrou de fortune pour la rotule de Bill!

Et on retrouve nos cactus préférés au dessus de la ville, où on ne découvre pas les ruines de Las Pailas qu'on cherchait, mais un joli champ herbeux pour passer la nuit.

 

3 octobre 2009

En route vers le sud! Ou presque... on cherche Fido: Une bonne adresse partagée pas les voyageurs français, d'un argentin sympa, qui n'est malheureusement pas chez lui quand on arrive, seulement accueillis par une vigogne vraiment curieuse! Un voisin nous envoie voir à Bréalito,à 12km de là. A 20km, on nous dit qu'il est ailleurs... on aurait peut-être dû prévenir de notre arrivée! Du coup, on se retrouve à la LAguna de Bréalito, petit lac peuplé de flamants et autres foulques, dans un cirque de rochers rouges et ocres, au milieu de forêts de cactus. Magique! On se pose dans un pré herbeux (ça n'a l'air de rien, mais c'est toujours tellement bon de ne pas patauger dans la poussière!) tout au bord de l'eau pour une nuit dont le calme n'est trompé que par le cri de quelque oiseau insomniaque.

029_laguna_de_BrealitoOn tente une boucle pour retrouver cette route 40, qu'on suit en pointillés, et qui descend jusqu'à Ushuaia. Mais pour le moment, la boucle s'allonge un peu, la piste devient étroite, le précipice parfois vertigineux (dommage pour Nan!), mais le paysage de cette vallée dont la sécheresse n'est perturbée que par le cours de ce petit rio tout en bas est vraiment superbe.

On finit par rejoindre la 40, qui elle aussi a décidé de se parer de ses plus beaux atours: au sud d'Angastaco, une chaine de montagnes, comme faite par un enfant sculptant en laissant couler du sable mouillé entre ses doigts, borde la quebrada. La piste la rejoint même rapidement et creuse ses propres canyons au milieu des figures de grès. Le spectacle purement minéral, jaune, orange, ocre est unique, et semble infini en continuant derrière chaque virage, chaque bosse, chaque tranchée. La vallée s'élargissant, il laisse finalement place à des étendues de vignes, celles-là même qui donneront naissance aux fameux vins de Cafayate.

 

La vie à 5 s'organise. Les enfants partagent leur banquette tour à tour avec Nan ou Mariane sur la route. Suivant l'altitude et le froid prévisible de la nuit, la tente apportée par Nan est plantée: Nan y dort quand les conditions le permettent (et des fois quand elles ne le permettent pas mais qu'on a mal estimé la fraicheur nocturne!), ou on déplie la banquette de Bill pour Nan et on dort tous dans Bill. Nan n'a alors plus qu'à souffrir de nos longues matinées au lit: dur de rattraper le décalage horaire de la Bolivie: même Zoé fait des nuits jusqu'à 8h30!

 

Après une nuit un peu poussiéreuse dans un camping de Cafayate, et un déjeuner en terrasse sympa avec Mathilde, JiBé, Toby et Anaële retrouvés par hasard sur la place, on est parti visiter les ruines de Quilmes. La reconstitution du village de ces indiens qui ont opposé une résistance farouche aux Espagnols vaut bien d'avoir donné son nom à la plus célèbre des bières argentines. On ne s'éternise pas car, une fois n'est pas coutume, une crocs (sabot en caoutchouc-évéa faut-il encore le préciser) de Timo a disparu à l'embarquement à Cafayate... on prend donc vite la route en sens inverse pour la retrouver. Intacte, sur la place, quelques heures plus tard. Mais ce qui nous attire de nouveau à Cafayate, c'est l'incroyable Quebrada de Las Conchas qui s'étend au nord du village le long de la route de Salta.

045__la_punilla__quebrada_de_CafayatePremière halte... orange! Dans la Punilla, toutes les falaises et autres formations terro-rocheuses sont d'un orange vif saisissant... Ah non, en remontant encore plus amont à pied, on découvre au loin des falaises virant du gris clair au rouge sombre... la lumière matinale à notre bivouac sous un bloc de grès rouge intensifie davantage la vivacité des couleurs.

Après une petite rando, et un peu d'école (avec Nan, le rythme a faibli, mais on ne s'est pas arrêté... et même Nan s'y colle pour le plus grand plaisir de Timo), nous voilà repartis vers le nord, navigant de canyon coloré en curiosités géologiques, telles l'anfiteatro amplifiant idéalement les mélodies des joueurs de guitare et de flute installés là, ou la Garganta del Diablo, dont l'escalade nous fait découvrir l'aisance de Zoé qui court à la verticale!

 

Tout ceci termine notre boucle au sud de Salta... une exploration du nord reste à venir. On la débute par la montée vers San Antonio de Los Cobres, en suivant en partie le fameux Tren a las Nubes. Le village minier à l'arrivée ne présente pas vraiment d'intérêt, mais la montée, passant par un col à plus de 4000m, nous émerveille de nouveau par ses formations minérales, sandwichs tranchés multicolores. Une petite traversée d'altiplano, quelques vigognes plus loin, et nous embarquons sur les Salinas Grandes. Moins grandes que le 051_au_bord_de_Salinas_GrandesSalar d'Uyuni qu'on ne peut s'empêcher d'avoir comme référence, plus exploitées, mais très spectaculaires aussi... étendue plate et blanche sur laquelle on peut presque se perdre, avec quelques obstacles comme ces flaques d'eau visibles ou non, qui nous causent quelques frayeurs (et à Bill quelques chocs!). Sans pouvoir continuer très loin de notre point d'entrée, on retourne sur les berges pour une nuit seuls dans des ruines, occasion d'un bon petit asado (barbecue) improvisé.

 

Encore des vigognes, et même un magnifique renard, nous accompagnent avant de rejoindre la ruta 40 qu'on remonte cette fois vers le Nord. Mais pas longtemps finalement. La vue de dunes et montagnes colorées nous attirent vers San Miguel de Los Colorados... les dunes sont trop loin, les montagnes sont là... et Zoé peut nous offrir une nouvelle démonstration d'escalade dans le lit d'un torrent asséché...et rouge de grès! 060_vers_San_Miguel_de_los_ColoradosOn finit notre petite boucle dans la boucle, et on repars sur la 40... Toujours pas pour longtemps... cette fois, c'est une piste (pas en très bon état d'ailleurs) sur laquelle sont fléchés El Aguilar et surtout Humahuaca qui attire notre attention. Une traversée inconnue de nous et de nos cartes séduit toujours par ses possibilités de surprise... on serait juste plus rassurés si le réservoir d'essence n'était pas aux trois quarts vide... c'est si facile de se perdre, et le demi-tour ne nous sera pas possible. Mais tout va bien. Et malgré quelques hésitations et détours, on trouve même sous l'étonnant village minier d'El Aguilar un bivouac de toute beauté, entre les blocs de grès jaune, orange et rouge, où on peut même installer la corde pour libérer Timo et Zoé de tant d'ardeurs grimpeuses... ah! ah! On fait moins les malins accrochés au bout d'une corde les petits...

Encore quelques heures de route à la direction incertaine, et nous voici au but: Humahuaca. On s'était déjà arrêtés dans ce village presque Quechua en arrivant de Bolivie, mais il est agréable d'y flaner encore, et c'est l'occasion pour Nan d'en profiter pour découvrir l'artisanat local (et pour nous de reperdre une crocs de Timo, qu'on retrouvera le lendemain après semble-t-il avoir été l'objet de jeux canins nocturnes!)

Encore un bivouac inattendu; cette fois dans une quebrada au milieu de laquelle coule une rivière (si si, ça arrive, et ça régale les enfants!), et la route 9 vers le sud nous amène à Purmamarca, après un arrêt à Tilcara pour visiter ses ruines (son Pucara) et son musée. Nan dira de Purmamarca que c'est un peu le bouquet final de sa visite! Le village est agréable, mais surtout sur 2km de chemin en boucle derrière le cimetière, on découvre plus de couleurs de terres et de roches que dans toutes les spectaculaires quebradas visitées jusqu'alors. text_only_2Encore un peu plus à l'écart, juste devant notre bivouac, la terre sur 50m de dénivelé se pare d'un éventail de couleurs inimaginables. Entre le vieux rose et l'orange vif, tout peut presque se trouver avec une saturation étonnante... seul le bleu ne vient que du ciel, dont les roches n'ont pas encore réussi à imiter la pureté et la profondeur qu'on lui voit ici.

Il est temps de rentrer à Salta. Une journée de visite de la ville, et Nan s'envole déjà pour le retour à l'automne septentrional. Ces 15 jours sont vraiment trop vite passés. On se retrouve un peu seuls, mais il nous faut déjà préparer notre retour en Bolivie pour cette traversée du Sud-Lipez qui nous fait tant rêver!

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