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c'est notre tour!
24 août 2009

Parapente - 2. de Colombie à Pérou

Colombia - Juillet 2009

Medellin, capitale colombienne... du Parapente! Ou l'une d'elle! Pour quelqu'un de déconnecté du vol libre depuis 15 ans, pour qui Parapente rime avec Mieussy, Chamonix, Saint-Hilaire ou Saint-André-des-Alpes, ça surprend un peu...

2009_06_674San-Felix domine l'une des banlieues nord de Medellin d'environ 800m. Devant les 3 décollages en face Est s'ouvre une large vallée bordée de sommets arrondis (et déforestés en grande partie), mais aux versants très raides. Le vol est thermique depuis tôt le matin jusqu'à vers 16h, puis un dynamique engouffré dans la vallée permet une deuxième journée de vol. Et c'est toute l'année pareil, sauf au mois d'août, mois des vents, quand les conditions sont volables de 18h à 9h! Les atterrissages de nuit sont alors fréquents parait-il.

En arrivant un lundi férié, on ne peut manquer l'essaim de voiles. Et la foule est surprenante aussi. De nombreux citadins sont venus s'offrir un baptême en bi, beaucoup d'autres sont simplement venus admirer le spectacle, profiter de l'air pur et du soleil. On se croirait à Saint-Hilaire un week-end de Coupe Icare (des années 80)!

2009_06_684Dommage que ce soir les conditions soient devenues instables, alternant éclaircies et averses. Laissons passer la nuit (en camping sur le parking)...

2009_06_700Petit vol le matin au dessus des prairies d'alpage, des cascades tonitruantes, des cultures de bananes et de café parfumant les faibles thermiques, des maisons de fortune accrochés sur les arrêtes depuis lesquelles les enfants crient et jouent, et d'où partent des chargements végétaux à dos de mules sur des chemins escarpées. Atterrissage sur un terrain vague entre les immeubles de ce quartier posé en bord de montagne. Le paysage en vaut la peine. Quelle différence avec les Alpes quand on prend le temps d'admirer le monde sous nos pieds!

2009_06_703

La remontée se fait en Taxi (rapide et cher; environ 8€) ou en Bus (lent et pas cher, moins de 1€).

Mais les atterros sont souvent possibles aux décollages. Ah! oui: 3 décollages se font concurrence. Sur ces terrains privés, les dueños (propriétaires) ont compris le jeu et facturent les journées de vol (entre 2 et 6€). Les touristes sont bienvenus et je me suis fait gentiment inviter, après avoir signé une décharge de responsabilité en cas d'accident (d'ailleurs, voler sans parachute de secours en surprend plus d'un, certains décollages imposent même le « may-day »)!

Les écoles et les biplaceurs sont aussi très nombreux. Et la concurrence est rude! Il règne un2009_06_678e ambiance de marché les jours d'affluence, où même certains crient leur offre au public.


On est loin des vols de montagne perdus. Mais comme visiteur, cette ambiance n'est pas désagréable une fois de temps en temps, surtout avec un accueil super sympa des locaux.

Des décollages, on en frôlera au moins une dizaine pendant notre descente vers le sud, vers l'Equateur. Plus sauvages (forcément!) que San Felix, s'y aventurer seul sans en connaître les dernières réglementations et conditions typiques les rendent plus inaccessibles. 2009_06_715Dans ce pays où le vol libre est bien installé et a le vent en poupe, pas question de créer des problèmes par exemple en atterrissant ailleurs que sur le terrain autorisé.

Les conditions météo lors de notre « descente » (en latitude, mais pas en altitude!) ne sont d'ailleurs pas idéales pour un néo-débutant!

La Colombie mérite donc bien un voyage spécifique parapente!

 

 

Ecuador – Juillet 2009

2009_07_650Dommage, on est en plein pendant le mois des vents. La cordillère est donc impraticable (pour moi!), malgré les tentations. Si je ne devais citer qu'une envie: le Cotopaxi. Volcan cônique parfait, et accès en voiture jusqu'à 4600m. Le refuge est à 4800m, la glace à 5000. De là j'imagine le vol jusqu'à la lagune 1200m plus bas... une autre fois peut-être. Où même du sommet, dont la voie est accessible même sans expérience glacière.

Mais les vols sont possibles même aux mois de juillet et d'août. Il aurait suffit d'aller sur la côte, par exemple à Crucita, site marin de référence jusqu'en Colombie.

 

Perú – Août 2009

La région d'Amazonas par laquelle on arrive se prête parfaitement au parapente. Personne ne semble pourtant y voler. Il faut dire qu'elle est un peu hors des sentiers battus, et la faible densité de population limite les chances de rencontrer des locaux volants. Encore un peu de vent et de nuages quand on y est... on verra plus au sud pour déplier la voile.

   Huaraz

Et plus au sud c'est par exemple la Cordillera Blanca. Sans monter à 6700m (laissons ces vols aux experts -voir plus loin!), les pentes bordant les cordillères noire et blanche autour de Huaraz sont parfaites. Reste que la vallée étant à 3000m, les conditions sont plutôt haute montagne, les thermiques et leurs conséquences en vallée peuvent être violents.

2009_08_527Au pied du Churup (et de sa lagune), à 3600m se trouve le lodge The Way Inn, tenu par les anglais bourlingueurs Alex et Bruni. Tout autour, des sommets enneigés souvent à plus de 6000m. Et entre le Churup et le lodge, un dôme herbeux de 800m. Alex a volé souvent ici, des vols thermiques à 10h du matin en décollant à mi-pente, beaux et durs (avec des changements de direction de vent instantanés parfois).

Pour moi, tout ça sonne parfaitement pour un vol du matin, avant que le soleil ne commence à jouer des tours de passe-passe avec le vent.

A 7h dans le givre matinal, j'entame la montée trop douce d'abord puis bien raide ensuite. Je joue à cache-cache avec le soleil pour éviter d'avoir trop chaud trop vite, et j'atteins une pente de décollage idéale à 4450m à 8h30. 2009_08_543L'ennui, c'est que le vent descend encore sur la face toujours à l'ombre. Il suffit de 10 minutes pour qu'elle passe au soleil, et de 10 de plus pour que des petites bouffées remontent la pente. Je les attendais déjà impatiemment, n'envisageant pas de décoller même sans vent avec la faible portance à cette altitude. Un copain bourdon andin attend la bonne bouffée avec moi... un, deux, trois, et quatre pas plus loin, me voilà en l'air, Huaraz devant, les glaciers et autres 6000 derrière.

2009_08_545Ne voulant surtout pas tenter un atterro dans le thermique qui s'installe, je file directement vers le camping, pour me poser après 15 minutes de vol dans un des plus beaux décors qu'on puisse imaginer!

Un 4x4 s'arrête, et en descendent 6 savoyards, vrais de vrais. 3 d'entre eux passent 6 mois dans la cordillère pour enchainer les sommets, 3 autres les ont rejoint pour l'été. Un maximum de ski sur des pics qu'on imagine difficilement grimpables, de l'escalade, et du parapente avec leurs ailes montagnes de 19m² qu'ils ne quittent jamais. Ils décollent eux à mi-pente pour un vol qui les amène sur leurs blocs, terrain de jeu de la journée. Mais qui sont ces extra-terrestres?!

2009_08_5332009_08_561






  Lima

En amenant l'ambitieux et cruel Pizzaro sur le site de Lima où il lui proposa de bâtir la capitale, l'Inca qui le guidait lui fit un sale coup dont Pizzaro ne fut pas dupe. Brume toute l'année, température fraiche, et même pas de précipitations. Comment accepter de s'installer ici?

- N'oublie pas mon gaillard que dans 5 ou 6 siècles, tout le monde pourra venir voler d'ici, en ville dans des conditions idéales." Lui dit l'Inca.

Comment ne pas se laisser tenter?...

2009_08_706Aujourd'hui, « l'aéroport » de Lima est en pleine activité. Sur le Malecon (la promenade de bord de mer) de Miraflores, les biplaces enchainent les « sensations extrèmes » pour les touristes. Quinze minutes maximum dans des conditions laminaires parfaites, tellement parfaites que les vols peuvent être précisément ajustés. Décollage en série donc de nombreux biplaceurs, encadrés à merveille par « la tour de contrôle »; el comisario de Vuelo.

Ajouté au brouillard permanent, tout ça pourrait faire bien peur au parapentiste voyageur, surtout en ayant volé deux jours plus tôt seul, dans l'immensité azure du ciel de la Cordillère Blanche.

Mais, les pilotes et instructeurs sont très accueillants, les pilotes de passage sont presque prioritaires, on pourrait manger sur le beau gazon du décollage, et les conditions dynamiques sont comme dans un rêve. Alors... ben alors, on y va por supuesto!

2009_08_647Le plus dur au décollage, c'est d'arriver à tirer la voile montée au dessus de sa tête jusqu'au bord. Un peu d'aide si nécessaire, et c'est parti A droite vers le phare, on gagne 50 mètres en discutant avec les enfants sur la promenade, et plus loin à gauche devant le Marriott, on part en soaring en suivant les passants, on grimpe le long de la façade de verre, tout en contemplant son propre reflet, puis on dépasse les plus hauts appartements pour survoler une partie des dix millions d'habitants sous nos pieds. De l'autre côté, les vagues de l'océan frappent les plages en transportant des nuées de surfeurs.

2009_08_6592009_08_6662009_08_697

Et des allers-retours comme ça, on pourrait en enchainer sans fin, tellement ce type de paysage est inattendu et change à chaque instant. Quelle vague il a pris celui-là! Changement de service, 6-3 pour la casquette bleue. Et le maillot rouge, bonnet blanc termine en tête aux 50m nage libre. Bonjour madame, un peu frais pour promener les chiens aujourd'hui non? Tiens, voilà la rue où le camping-car est garé. Ce resto à côté à l'air bien sympathique pour ce soir...

2009_08_712Bon, il faut quand même aller se poser. Même pas de piège ou de rotors, en suivant quelques conseils de plan de vol des instructeurs, on atterri sur la pointe des pieds à la case départ. Avec la banane!





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