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c'est notre tour!
14 mars 2009

les gens de Baja

Les gens de Baja (ceux qu'on a rencontré au moins):

Beaucoup d'américains. Trop peut-être. Mais suivant les endroits, on en trouve des vraiment cool. Les mexicains quant à eux peuvent être évidemment intéressés au mauvais sens du terme, mais la plupart du temps vraiment sympas dès qu'on les aborde en espagnol (et qu'ils découvrent qu'on n'est  pas des gringos!).

Dans une tentative d'ordre chronologique, on peut commencer par le douanier de Mexicali (voir le récit du deuxième jour). C'est là qu'on découvre que si on accepte d'y passer le temps nécessaire, les discussions sont agréables (et longues!). Mais comme on est en « vacances », ce n'est pas un problème. Accepter la discussion est aussi bien sûr une marque de respect. Les habitants ne sont pas là seulement pour indiquer notre chemin.

Viennent ensuite les voyageurs. On croise aussi bien sûr tous les styles. En voiture, on s'arrête, ou pas, ça dépend surtout de l'endroit où on se croise. Sur la piste défoncée de Puertecitos à Alfonsina (sur laquelle on a tous l'impression de réaliser un petit exploit avec nos escargots 4x4 - « on a fait la piste de la Baja1000! »), à 10km/h, on croise un couple d'américain qui y est depuis 7 heures, des franco-américains qui démarrent en petit SUV (Rav4) en famille et qui nous parlent du cachalot échoué, des allemands en Hilux à cellule camping car qui entament leur route, un peu inquiets. D'où on vient, où on va, de quelle origine on est, combien de temps on voyage. C'est le minimum vital!

Et puis dans les « villages » de pêcheurs qui se transforment tranquillement en villages de gringos, il y a des gringos. Comme Ron qui nous aide à nous désensabler, et qui finalement passe deux heures à discuter avec nous. Ces gringos là, installés au moins l'hiver, ont appris aussi à prendre le temps.

On rencontre aussi régulièrement des militaires. Par exemple El Ejercito à tous ses postes de contrôle sur la route. Toujours souriants, plus ou moins embêtants, ils semblent aussi contents de nous entendre répondre en Espagnol, ce qui va de faciliter le travail jusqu'à autoriser des dérives par rapport à la mission originale sous la forme de questions subsidiaires (combien on gagne, est-ce qu'il y a de la neige en France...).

Mosca, Tomas et Maribel, les pêcheurs de Bahia Tortugas, n'ont demandé qu'à montrer la générosité de leur hospitalité. Ils nous ont conduit à 10 heures du soir dans un bon spot de camping à 10km de chez eux, ils ont partagé une Tecate avec nous avant de nous laisser dormir, pour mieux revenir le lendemain avec des coquillages et préparations maison et passer un moment avec nous. Ils n'ont pas manqué de nous rappeler qu'à la saison des langoustes, il n'était pas question de leur en acheter. La tradition locale est de les offrir aux gens de passage (comment a-t-on pu louper la saison de huit jours?!).

A Bahia Tortugas, on s'est aussi fait réveillés à 2 heures du matin par le copain d'Audrey, un Lyonnais qui avait bien arrosé la soirée et n'en croyait pas ses yeux de voir un 38 garé là où lui aussi comptait passer la nuit! On ne l'a pas vu (il a eu du mal à se remettre de ses Tecate!) Audrey est venue s'excuser, papoter avec nous le matin, nous raconter comment ils voyageaient en s'arrêtant ça et là pour ramasser des fruits et financer leur voyage dans leur vieille fourgonnette achetée à Montréal 6 mois plus tôt.

Et puis il y a les rencontres inoubliables générées par des incidents (non moins inoubliables!). Cette famille de pêcheurs et leurs nombreux amis qui nous ont aidé à nous sortir de la boue (voir le long hors-série), et qui nous ont accueilli chez eux passer une après-midi et une soirée fort agréables. Là les discussions, aidées par la Tecate (et poussées par Abel) ont été presque philosophiques! Les Marineros rencontrés aussi à l'occasion de notre mésaventure, toujours intéressés par notre projet, et par notre pays d'origine (à 2 heures du matin, on parle de la neige, du tour de France...).

Des windsurfers! Des vrais. Pas jeunes, des qui ont l'air de pratiquants de la première heure. Ce couple croisé à la plage de Tecolote à La Paz avec leur fille remonte tranquillement depuis La Ventana et Los Barriles (spots de renommée mondiale) vers leur Utah natal. Ils sont noirs, heureux, et se demandent s'ils ne devraient pas rester ici tant que la crise sévit et que travailler aux US n'est pas facile.

A Todos Santos, ce fort sympathique village de la côte pacifique, centre de gravité de nombreuses et superbes plages de surf, notre roue crevée de nouveau attire les gringos installés sur cette plage. Plus exactement, le Sprinter garé là face à la mer pour la nuit attise la curiosité. Quel succès ce Sprinter! Il faut dire que sa popularité aux USA grimpe en flèche (grâce notamment à la hausse du prix de l'essence, et à la consommation ridicule de ce diesel en comparaison des camionnettes ou trucks habituels). Mais en 4x4, aménagé, c'est du jamais vu et beaucoup de ces surfers convaincus y voient le trip-truck idéal! Chez le réparateur de pneus, le propriétaire d'un congénère (Sprinter 2x4, aménagé maison avec matelas sur le toit pour des nuits de rêve) demandera aussi à faire le tour du propriétaire! Ici, même les gringos et leur tranquillité donnent envie de s'installer!

Samedi soir, San José del Cabo. La plage est un peu excentrée, elle est grande, a l'air tranquille quand on arrive à 5 heures. Elle sera notre spot pour la nuit. Avec le jour qui tombe, elle commence à s'animer. Les locaux arrivent boire une bière ou deux, discutent, écoutent de la musique. Ambiance sympa. Des petits groupes de mariachis commencent même à se promener parmi les badauds pour offrir leurs services. Plus de voitures arrivent. Les barbecues démarrent. Le niveau sonore augmente petit à petit... il faut bien l'admettre, on est sur LE spot mexicain du samedi soir à San José! A dix heures, c'est la fête, même si les groupes ne se mélangent pas, l'ambiance est chaleureuse. Je devrais dire chaude! Les voitures à Mega Basses commencent à rivaliser, et les V8 à pots d'échappement trafiqués complètent les mélodies! Les enfants s'endorment quand même malgré le bruit. On se demande deux trois fois si on part, mais on se laisse croire à chaque fois que c'est bientôt fini. Mais non. A 2 heures, la police s'en mêle. Tentative de dispersion des fêtards (qui remontent tous dans leurs voitures avec plusieurs grammes d'alcool dans le sang!) toutes sirènes hurlantes. Ils nous laissent sans rien dire quand tout le monde est parti... enfin! Enfin? Non!!! 10 minutes plus tard, les premières voitures reviennent. Et c'est reparti. Tant pis, on s'endort quand même à 5 heures, trop fatigués... « allons enfants de la patrie, i euh – réveillez-vous!!! » Que, quoi, il est quelle heure: 7 heures! Ali, le bédouin de Gardaya n'a pas résisté en voyant nos plaques françaises! En entendant notre réaction... disons... peu enthousiaste, il nous propose juste de passer à son restaurant au coin, quand on sera prêts! C'est ce qu'on fait. chez_Ali__Cabo_San_JoseEt sur sa terrasse à 10 heures, on se sent déjà chez nous! Ses amis allemands installés à 2 ferries de Vancouver sont aussi là et super sympas. Bernard, qui a 30 ans de vadrouille, dont 16 avec femme et enfants, nous donne deux trois infos sur la région. Il passe maintenant 6 mois par an en Baja et rentre s'occuper de ses vergers l'été. Monike rentre aujourd'hui à Vancouver avec les enfants, qui ont commencé l'école cette année... quand les ours et les cougars n 'obligent pas les écoles à rester fermés.

Aux eaux chaudes de Santiago, on profite de la rivière, du canyon et de ces petits sites de camping dans un décor nouveau pour nous (on n'est plus face à la mer!). Quel calme et quelle sérénité ici. Ce ne sont pas les quelques serpents à sonnette qui découragent cet autre allemand, voyageur en Amérique Latine depuis 18 ans, qui nous confirme que c'est le spot le plus tranquille de tout le continent!

Il est sûr que les endroits qu'on fréquente avec notre camping-car nous poussent à rencontrer pas mal d'autres voyageurs. Mais le fait de pouvoir tenir une conversation en espagnol avec les locaux autorise de superbes rencontres avec des gens ayant des vies tellement différentes de la nôtre. Certains disent que les gringos sont vraiment fermés, « arrogants » et peu intéressés. Ca explique peut-être pourquoi les mexicains ont souvent l'air tellement content de pouvoir discuter avec des étrangers plus ouverts!

La question qui reste est toujours de savoir comment font ces gringos pour se permettre tous les ans presque 6 mois de vacances au soleil! Il y a apparemment plusieurs styles:

  • les jeunes retraités (ils ont préféré arrêter de travailler tôt et vivre sur leurs économies sous un climat agréable et où le coût de la vie leur laisse tout le confort dont ils ont besoin).

  • Les actifs à distance. Ceux qui gèrent un business de loin, ils ont monté leur boite et elle tourne toute seule.

  • Les saisonniers: ils travaillent dur quand ils sont chez eux l'été, et dépensent l'hiver.

  • Les actifs en route: ils s'arrêtent sur la route (des émules de Jack Kerouac) et travaillent pour financer leur voyage.

  • A Todos Santos, il y a aussi les artistes.

Sûrement d'autres voies... reste à trouver la nôtre!

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Commentaires
L
Coucou LaZaVentureFamily,<br /> <br /> c'était juste pour demander si c'était bien une fontaine de téquilla qu'on voit sur la photo?<br /> <br /> Que su camino va encantando!! Labiz
P
Malheureusement mon niveau d'espagnol se limite au titre du commentaire. J'ai tout de même appris des mots utiles depuis comme Cerveza ...<br /> <br /> Merci pour tous ces récits passionnants. Je suis impressionné par le nombre de personnes qui font la même aventure.
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