La migration des Arvies

Parmi les espèces majeures de migrateurs nord-américains telles que les oies du Canada ou les papillons Monarque, les Arvies représentent la plus récente mais pas la moins nombreuse.

La migration annuelle des Arvies n'est pas nécessairement la plus longue en distance. Bien que certains spécimens atteignent vaillamment les caps sud de la Baja California mexicaine, la grande majorité ne dépasse pas la frontière des Etats-Unis.

Il s'agit d'une migration qu'on pourrait qualifier de solitaire puisque non organisée en groupe  le long voyage. Mais les Arvies préfèrent établir leur base hivernale dans des concentration parfois étonnantes, en comparaison des possibilités d'espace que leur condition pourraient leur offrir. Il arrive que l'établissement de leurs bases se fasse même sur d'immenses parking bitumés, à la limite des villes ou même dans leurs banlieues.

Venant du nord des Etats-Unis voire du Canada, on les retrouve donc principalement dans les états chauds du sud tels que la Floride, la Louisiane, l'Arizona ou encore le sud de la Californie. Ce sont de surprenantes colonies dans lesquelles les Arvies s'organisent en rangs serrés. C'est là que leur routine s'installe pour l'hiver. Un ronronnement  surpuissant le matin au réveil et dans les deux dernières heures de la journée. Ces ronronnements sont plutôt désagréables et peuvent passablement gêner le voisinage. Il nous est arrivé de camper au contact d'une de ces colonies, et les meilleures heures de la journée dans ces latitudes où le soleil permet de profiter d'être dehors quand il est bas sont un peu gâchées.

Une autre caractéristique étonnante des Arvies est leur taille. Celle-ci peut facilement atteindre et même dépasser les 25 mètres (pour plus de 3m de haut). Non content d'être si longs, certains trainent même derrière eux un voire deux plus petits spécimens (leur progéniture?) pouvant atteindre jusqu'à 6 ou 7 mètres. Les plus beaux sont multicolores et très brillants.

Mais ceci n'en est que la coquille, et elle peut contraster violemment avec l'age et quelquefois l'état physique de l'animal qui l'occupe. Malgré la taille de cette coquille, elle n'est jamais occupée par plus de deux habitants. L'age minimum constaté des occupants est d'environ 60 ans, mais on trouve des spécimens semblant allègrement dépasser les 80 ans. Il arrive d'ailleurs fréquemment que les occupants des Arvies s'attachent à ce que leur colonie ne soit pas contaminée par des spécimens de moins de 55 ans. Des interdictions formelles ont été vues.

Si ces animaux sont cependant le plus souvent fort sympathiques, nous redoublons d'efforts pour ne pas nous retrouver perdus au sein de leur colonies avec notre ptit Bill, par égard pour son amour propre (même si on a toujours besoin d'un plus petit que soi!), mais aussi pour ne pas nous endormir et nous réveiller au son des groupes électrogènes!!!

NDLA: Arvie se voit aussi écrit RV (Recreational Vehicle).