Avant le départ...
24 mai 2008
Ceci est un
journal confidentiel jusqu’à l’annonce officielle du projet !
Le 24 mai, jour
de fête des mères en Europe, ressemble vraiment à une fête des pères à
Sunnersta : Mariane a dit oui !!! On va y aller : Wippeeeee
comme dit Timo !
Ca faisait
longtemps qu’on en parlait. Qu’on s’attardait longuement devant les sites de
toutes ces familles qui ont eu la chance de partir. Evidemment, l’idée
envahissait tous les jours mon esprit un peu plus depuis, quoi, 4, 5 ans.
Depuis Timoté sûrement.
L’idée c’est de
vivre en famille pour de vrai, pendant au moins un an, à la rencontre de
nouvelles expériences. Concrètement, ça voulait dire d’embarquer dans un
camping-car tous les 3 (ça c’était avant Zoé, tous les 4 bien sûr maintenant,
encore mieux !) et de partir « sur la route ». Les guillemets
indiquant avant tout que mois les routes seraient asphaltées, mieux ça
serait !
Le Comment ?
étant été vaguement élucidé depuis le début, reste à déterminer les Où ?
et Quand ?
Le Où ?
n’est pas si dur. La planète est grande, tout nous intéresse. Mais les cultures
différentes (de celles de l’ouest) sont évidement les plus attirantes.
Idéalement donc l’Asie (type route de la soie) ou l’Amérique (du nord au sud).
Par facilité (conditions générales de sécurité et sanitaires, langue, première
expérience dans la région…), le choix se porte finalement sur l’Amérique.
L’ambition de trajet sera adaptée au temps qu’on se donnera. L’objectif numéro
un étant de ne pas « courir » !
Le Quand ?
est assez complexe. Pour bien profiter d’une telle aventure, les enfants
doivent être « assez grands ». L’arrivée de Zoé décale donc le voyage
d’au moins 2 ans. D’un autre côté, ça sera tellement mieux à 4 !
Par contre on ne
veut pas non plus trop perturber la scolarité des enfants. Donc ne pas attendre
trop longtemps.
Finalement, un
tel départ nous demande pas mal d’organisation : il signifiera sans doute
un départ définitif de Suède. Pour revenir où ? La réponse en ce 24 mai
est plus qu’incertaine ; mais l’option la plus probable est un retour dans
les Alpes, pour finalement aussi se rapprocher de la famille et des copains
après 3 ans « d’exil » en Chine puis en Suède.
Dernière
question : Pourquoi ?
Là ça se gate.
Si je me donne 3
lignes, ça pourrait se résumer à ça :
- on ne
verra pas les enfants grandir une deuxième fois.
- Je
n’imagine pas de plus belle manière de partager tout, que de rencontrer
d’autres cultures.
- L’éveil à la nature et à ses merveilles est un luxe, mais il est encore possible et nous avons l’immense chance qu’il nous soit accessible.
Que de clichés!
Vraiment pas
facile de résumer une telle décision. Peut-être simplement « parce que
j’ai envie ! ».
Récapitulatif :
On part de début
(janvier) 2009, jusqu’à mi (juillet) 2010. Il faudra bien sûr assurer le CP de
Timo en route.
On part de la Floride, puis Baja California,
et plein sud.
On part à
l’aventure, notre aventure.
On part
ensemble !
2 juin 2008
Ca y’est, je
viens d’envoyer le bon de commande de notre bus. Ca fait plusieurs semaines que
je l’observe sur les photos, que je questionne le vendeur, que je négocie… pour
finalement aboutir ce soir !
Juste ce qu’il nous faut : pas trop récent
mais en excellent état, pas trop de km au compteur, la bonne longueur, la bonne
hauteur, 4x4 d’origine avec une bonne garde au sol… pile poil.
Certes, il est
tout vide (pas exactement, il a en fait une banquette arrière, inutile dans sa
configuration finale), mais sa carcasse est parfaite !
La configuration
idéale est celle du modèle Mont-Blanc de Isère Evasion (petit fabricant réputé
d’Eybens, un ancien voisin, que j’avais rencontré avant l’achat de notre tout
premier fourgon VW).
Une grande
autonomie (grande capacité de réservoirs et des capteurs solaires), une super
isolation, une douche qui sert également de sas lors des jours mouillés, des
rangements, tout ça dans une dimension très réduite autorisant autant les
escapades hors des routes goudronnées que les arrêts en ville.
Et la
confirmation (verbale) que malgré son carnet de commande hyper chargé, Isère
Evasion pourra nous le préparer au dernier trimestre.
6 juin 2008
Le doute.
Ou plutôt, les
doutes. Finalement, énormément de questions « pratiques et
logistiques » restent en suspend, mais une l’emporte plus que
toutes : et après ?
Se résigne-t-on
finalement à partir sans y répondre ? Certaines des options seront
pourtant à choisir rapidement… par exemple évidemment : retourne-t-on en
Suède, ou pas ?
Retrouver un tel
confort (luxe) de vie au retour, c’est sûr que ça fait envie… oui enfin,
surtout en été… il est fort probable que les longues journées (nuits) d’automne
précédant notre départ auront raison de notre envie (vraie) de revenir.
Et puis, que
restera-t-il du suédois presque parfait de Mariane et Timo après plus d’un an de
castillan ? Et Mariane aura-t-elle une nouvelle chance de trouver
facilement un travail ? Et sinon ? Enfin, pour Nico, c’est
décidé : pas question de retourner travailler avec l’équipe qu’il quitte.
Donc un retour en Suède est synonyme avec recherche d’emploi pour Nico :
le coût de la vie ajouté à un retour « poches à moitié vide » ne le
permettra probablement pas.
Donc on vend
tout, on laisse les meubles dont on ne peut pas se séparer… quelque part, et
advienne que pourra, on reviendra… où on pourra…
Oui mais… c’est
pas bien rassurant tout ça… est-ce qu’on ne devrait pas quand même…
17 juin 2008
L’excitation.
De plus en plus
lancés dans le projet, je me demande comment je vais tenir jusqu’à janvier.
Tout semble arrangé maintenant pour les petits aménagements du camion (avant
qu’on le récupère, soit des pneus adaptés, des protections de moteur adéquates,
une révision anticipée des 60000…) et pour son financement… je fais des
bonds !
C’est finalement
la vraie première action « concrète » en direction de l’Amérique
depuis la décision, et ça change tout ! Ca y est, on est partis !!!
30 juin 2008
2 jours de route plus loin, on prend possession de
cette boîte vide. Il ne reste plus que 1000km d’autoroutes allemandes, suisses
et françaises pour le ramener à bon port (Grenoble, pour se faire monter… je
veux dire installer). C’est donc en convoi, Nico, Timo et Zoé dans le
« camion vert » et Mariane qui reste seule avec son I-pod dans le
California.
Destination
Eybens, où les discussions iront bon train avec Isère Evasion pour définir le
plan idéal compte tenu de toutes nos exigences et des murs, qu’on ne peut pas
vraiment pousser dans ce cas. Finalement, il faut faire rentrer une maison (3
pièces cuisine et salle de bain) et penser à tout, du matériau de la table de salle
à manger jusqu’au tissu de sofa, en passant par le type de chauffage et la
literie de la ‘master bedroom’ (qui sera finalement pendue au plafond)! Beaucoup
de décisions à prendre vite… Pas facile enfin de laisser pour 5 mois (même en
aussi bonnes mains) un si beau jouet qu’on vient d’avoir !
Et puis, ça
y’est, on est vraiment à fond ! On a contacté plusieurs familles qui sont
en route pour des aventures similaires ou déjà rentrés (pour demander des
tuyaux, ou peut-être simplement se rassurer). On a annoncé la nouvelle à nos
proches, on se plonge dans les cartes, les récits… en un mot, on est déjà
partis. Non, ça ne va pas être facile de tenir 6 mois avant le départ…
Même en se
retenant de faire trop de projets précis (on souhaite conserver une grande part
d’improvisation pendant le voyage, improvisation qui pour nous est surtout
synonyme de liberté). Cette expérience à venir occupe déjà tant de place dans
nos esprits. Pas une seconde ne se perd, les difficiles traversées
Panama-Equateur, les problèmes d’assurance au Guatemala, les nuits rêvées seuls
sur les rives de la Laguna Verde,
la logistique qui précédera le départ ou encore les chemins côtiers de Baja
California ne sont que des miettes de l’énorme pain qui envahi nos cerveaux…
c’est chouette et inquiétant, mais qu’est-ce que c’est chouette !