9 mai 2009

On est entré au Honduras par la grande porte. Celle des ruines mayas de Copan. Encore des ruines mayas?! Oui, cette fois ce sont les dernières. En entrant au Honduras, on quitte doucement le territoire maya et ses vestiges magnifiques. Ce qui rend Copan unique, ce sont les sculptures et bas-reliefs. Tout ça dans un décor superbes de forêts et de collines. La ville maya comme à Tikal permet facilement d'imaginer la vie d'ici 10 siècles avant nous. Et ce n'est que la partie visible. On distingue à Copan 6 villes superposées, 6 époques, les premières étant partiellement ou complètement disparues sous les suivantes. Les Aras, en totale liberté mais alimentés sur le site, animent de leurs couleurs vives les abords du site.

La ville voisine de Copan Ruinas présente ses charmes coloniaux et une certaine tranquillité.

En s'enfonçant un peu plus dans ce pays, la tranquillité semble même se transformer en intense sérénité. Quel contraste avec le pays voisin, dont on se rend compte maintenant de l'agitation continuelle. Ici, même les centres de « grandes » villes comme Santa Rosa (30000 habitants) respirent lentement. L'architecture change elle aussi. Des villes aux maisons à toits plats bétonnés et tiges de fer qui dépassent, on est passé aux beaux toits à 4 pans en tuiles. Et visuellement, la différence est énorme.

Gracias, l'ancienne capitale de l'Amérique Centrale, est aujourd'hui une jolie petite ville de style colonial. Les eaux thermales qui l'entourent nous ravissent à défaut de nous rafraichir, même si finalement dans ces petites montagnes (on navigue entre 800 et 1500m), la température est tout à fait supportable.

Rejoindre les villages Lencas de La Campa et San Manuel de Colohete fait passer dans des paysages de collines verdoyantes et de pâturages cernant des habitations modestes mais à l'air solide (terre et tuiles). Là, le cœur de ces villages nous emplissent sérénité, et on cherche sans être sûrs de trouver ce qui nous donne cette impression, au delà des sourires des habitants.

Pour monter au Parc National Celaque se promener dans la pinède (et les yuccas!), Bill nous fait une démonstration de 4x4 et s'en tire très bien. Le restaurant Lenca le Rinconcito Graciano nous aide à nous remettre de nos émotions. Lisbeth l'a ouvert juste pour nous, et nous a préparé des plats typiques en nous racontant gentiment sa vie, et la vie locale des Lencas. Et en racontant des histoires à Zoé. Quel agréable moment...

Alors on a continué tranquillement et sereinement. Tellement sereinement qu'on n'a pas vu les panneaux annonçant San Juan qu'on a dépassé... Petit retour sur nos pas pour rencontrer Gladys et sa famille. Officiellement point d'information touristique de la région, elle nous accueille chaleureusement en nous offrant se camper dans son jardin en plus des conseils de promenades. Celles-ci se résumeront pour nous au village, aux eaux thermales et aux contreforts du petit Cerro El Pelon. Deux jours plus tard, on quitte Gladys et San Juan pour prendre la route (ou le chemin) de Marcala entre les plantations de café à l'odeur quelque fois puissante , puis dans une superbe pinède.

C'est là qu'on vit encore une fois un des inconvénient de ce voyage: des magnifiques spots de camping sauvage jalonnent la route. Bien que le Honduras n'ait pas aussi mauvaise réputation au niveau sécurité que le Guatemala ou les Chiapas, on ne sait jamais et chaque personne rencontrée expose un avis différent sur la situation locale. Même Timo insiste en disant que le décor lui rappelle tellement les nuits passées en Suède et en Norvège. Las, on renonce, encore une fois, pas mal frustrés.

A Marcala, on ne trouve pas les lieux d'information touristique locaux. On abandonne, et on roule encore jusqu'à La Paz ou on trouve finalement le champ accueillant d'un Hotel Rancho (Victor). Encore plus accueillant quand la dueña nous offre de nous servir en mangues: elles sont juste à point et sont les meilleures qu'on mange depuis le début du voyage: excellentes! Petit déj offert le matin avant de faire le détour conseillé par Comayagua, belle ville coloniale c'est vrai. On roule alors jusqu'à Tegucigalpa, qu'on traverse facilement (on n'a pas besoin de la chance énorme qu'on a eu à Guatemala City: 3 millions d'habitants (2 fois Lyon et banlieue!), pas un panneau de direction, pas de carte, pas d'infos sur le GPS – on s'est guidés à la boussole, et on a traversé direct en une heure!).

On décide de passer la nuit dans un petit village de montagne, Yuscaran, la capitale du département El Paraiso. Ca ne doit pas être loin du site de parapente repéré le matin même sur le net (copié-collé sur word et la clé USB sans prendre le temps de lire). Pas de chance, monsieur Microsoft s'est arrangé pour que les fichiers Word 2007 ne soient lisibles qu'avec Word 2007 (sans internet). Et on n'a pas Word 2007... On s'en va donc après une soirée sympa où les enfants ont bien joué avec des copains trouvés sur le Parque Central (place du village). 30km plus loin, nouveau cyber café pour vérifier où est ce décollage: à Yuscaran tiens donc!!!

Allez tant pis, on n'était pas là pour ça. On roule encore une heure, et on passe au Nicaragua. Adios Honduras!

Honduras des montagnes

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